La technique doit s’adapter à l’état de remplissage du nez :
- Stade I : les soins donnés au nouveau né et au jeune nourrisson : on utilisera volontiers, à titre préventif, des petites
mèches de coton roulées au doigt, imprégnées de sérum
physiologique. Elles seront introduites doucement et peu profondément dans chaque narine en les tournant légèrement avec un mouvement allant de l’intérieur vers l’extérieur.
- Stade II : les nez « pris » : il existe des sécrétions fluides, mais claires. L’enfant
« ronronne », éternue, émet un bruit nasal évident.
On utilisera ici directement le sérum physiologique : soit en petite dosette, soit en pulvérisation : Stérimar®, Physiomer®, Prorinel® sur l’enfant couché sur le dos.
Faut-il tourner la tête de l’enfant de chaque côté pour lui laver le nez et voir le produit « sortir de l’autre côté » ? C’est mieux si on le peut, mais non obligatoire. L’important et de dégager
mécaniquement le nez. Une fois le nez rendu propre, il sera séché par une mèche
sèche ou une compresse.
- Stade III : le nez est envahi par des sécrétions épaisses, jaunâtres, verdâtres… Là : deux instruments indispensables.
Le mouche bébé est indispensable ici en première intention car si l’on agit en premier lieu avec le spray de sérum physiologique, l’on n’arrivera souvent qu’à « enfoncer » les saletés nasales plus profondément dans l’arrière nez. Donc, bien déboucher d’abord le nez avec le mouche bébé.
Les manœuvres avec le spray de sérum physiologique et le mouche bébé se feront autant de fois que nécessaire. En tout cas, jusqu’à ce que le mouche bébé ne retire que le surplus de sérum physiologique.
Les mouchettes
Préparées par la mère, elles le seront avec soit du coton, soit une compresse roulée en doigt en « fusée ». Ne pas utiliser de coton-tige, car en règle générale, on pousse les sécrétions au lieu de les extérioriser. Le fameux coton-tige est donc à proscrire aussi bien pour le nez que pour les oreilles, même avec embout soit disant de sécurité.
Le sérum physiologique
Il s’agit d’une solution stérile de chlorure de sodium (NaCl), de l’eau de mer en somme, mais rendu isotonique (moins salée) industriellement.
Les dosettes :
sont préparées en dose unitaire de 5 ml. Le produit est accessible après avoir tourner et détacher le sommet de la dosette. La dosette est introduite doucement dans la narine et le produit est injecté par pression entre pouce et index.
Les sprays ou pulvérisateurs :
Ils permettent, en appuyant sur le sommet du flacon d’envoyer un jet de sérum physiologique plus puissant. Cela permet de décoller plus sûrement les sécrétions épaisses qui seront ensuite évacuées par le mouche bébé.
Différentes marques industrielles : Physiomer®, Stérimar®, Prorinel® ont adapté leur produit sur deux points importants.
En fait, il est très difficile de calculer son geste auprès d’un enfant qui bouge, tourne la tête et se rebelle. La collerette dite de sécurité qui voudrait que l’on ne puisse enfoncer l’embout que sur 2 mm, par blocage mécanique de cette collerette sur la narine, est souvent très utopique.
Le mieux, de toute façon, est de rester à l’entrée de la narine, au moment de produire le jet. Nul besoin d’enfoncer l’embout. En revanche, il faut compter au moins trois secondes de pression pour être efficace.
Comment laver le nez de bébé
Le bébé et le jeune enfant ne respirent bien que par le nez.
Quand son nez est bouché, le bébé n’apprécie pas du tout. Il ouvre alors la bouche… pour crier de gêne et de frustration.
Cette situation de nez « encombré » va hélas se répéter très fréquemment au cours des premiers mois et des premières années.
Plusieurs causes :
Le lavage du nez est donc indispensable pour :
Incidents à redouter :
Le seul vrai risque est de vous apercevoir que bébé n’aime pas du tout ces séances de lavage… et de moins en moins ! car en dehors de légers traumatismes de la muqueuse nasale, produits par les mouvements de rébellion de l’enfant, pouvant parfois s’accompagner de légers saignements très temporaires, il n’y a pas de risque.
Aucun risque avec les matériels agréés de créer une dépression nasale trop forte.
Aucun risque pour les tympans en injectant le sérum physiologique ; ou alors, si l’on devait voir une injection du liquide sortir par une oreille, cela signifierait que la tympan est percé. Un médecin ORL serait alors à consulter rapidement.
La méthode africaine de lavage/mouchage du bébé est une alternative toujours possible et sans risque. Les mères africaines aspirent directement les sécrétions du bébé par sa bouche… et pour moucher son bébé, elle lui insuffle de l’air dans la narine, avec extériorisation directe des sécrétions par l’autre narine.
Cela demande une technique très au point, mais c’est très efficace. En revanche, c’est industriellement très contre-productif, culturellement encore assez peu exportable…
Notons cependant que cette gestuelle a l’avantage d’être très économique au regard du budget très conséquent que l’Occident dépense pour simplement laver le nez de son enfant.
Il est utopique d’imaginer qu’un jour le sérum physiologique sera pris en charge par la Sécurité sociale, et pourtant, combien de rhinopharyngites et de frais de médicaments sont épargnés grâce à
ce lavage indispensable ! (10 millions de consultation par an pour
rhinopharyngite !).