Rhinites et rhino-pharyngites font partie des
incidents infectieux « incontournables », liés à la rencontre et à l’adaptation de l’organisme de l’enfant avec les virus du milieu environnant.
Ils surviennent rarement avant l’âge de 6 mois, car l’enfant est jusque-là protégé par les anticorps maternels.
La mère, qui a construit (comme tout individu adulte) une immunité, l’a transmise à son bébé pendant la grossesse, à travers le placenta et le lait maternel.
Notre petit bout est donc « tranquille » pendant les premiers mois de sa vie, l’immunité passive qu’il a reçue lui servant de bouclier contre la plupart des agents infectieux
extérieurs.
Encore faut-il considérer que cette immunité est incomplète, qu’il est bien sûr impératif d’éloigner l’enfant de toute contamination infectieuse possible et de respecter un minimum d‘hygiène.
Mais tout a une fin…
À partir de 3 mois, le stock d’anticorps reçus commence à diminuer.
Et à 6 mois, le bouclier maternel a fondu… Il va donc falloir se défendre tout seul !
A partir de l’âge de 6 mois, l’enfant est donc plus « fragile » et va subir l’assaut de ces sacrés virus, qui font -qu’on le veuille ou non- partie de notre monde.
Et ce d’autant plus volontiers que l’enfant fréquente régulièrement une collectivité d’enfants.
La fièvre, toujours très présente dans ce contexte infectieux, est parfois au premier plan.
Elle est à la fois symptôme d’alerte et moyen de défense, mais elle sera toujours à traiter en tant que telle.
Sans lui mettre toujours tout sur le dos, la poussée dentaire peut, en tant que telle, entraîner fièvre et rhinites.
Les incidents O.R.L. rhino-pharyngés prennent tout leur essor chez l’enfant plus âgé, ils s’installent doucement entre 6 et 9 mois, de façon plus ou moins fréquente selon la climatologie et les conditions de vie du bébé.
En partant du plus simple, la maman pourra observer :
La rhinite simple.
Le bébé a le nez qui coule, les muqueuses sécrètent un liquide clair.
Parfois, ces sécrétions sèchent et l’enfant a le nez bouché.
En tout cas, que le nez soit sec ou humide, bébé a le nez « pris ». Evidemment ce n’est pas le drame médical total…
Mais pour bébé, si ! C’est la grande frustration !
Car un bébé respire essentiellement par le nez, et si le nez est bouché…
Il faut bien se mettre à respirer par la bouche.
Mais les choses se compliquent si l’on veut en même temps respirer par la bouche et téter le sein de sa mère ou son biberon…
C’en est trop ! Boire ou respirer… Quel dilemme !
L’enfant choisira de respirer, mais bonjour la frustration et les pleurs qui vont avec !…
La rhino- pharyngite
C’est un stade plus avancé, associant des sécrétions nasales plus épaisses et sales, un écoulement pharyngé postérieur entraînant une toux et une fièvre plus ou moins élevée.
Le bébé est grinchon, chiffonné, il boit moins et se réveille la nuit.
Entre 6 mois et 3 ans, votre enfant fera une bonne dizaine d’épisodes identiques…
Dans les deux cas quelques complications peuvent survenir :
- Atteinte oculaire par voie canalaire rétrograde ; les yeux sont eux aussi « pleins », les paupières « collées » par un liquide épais.
- Laryngite avec toux rauque, « aboyante ».
-Otite vérifiée par le médecin devant un bébé agité, buvant moins et pleurant anormalement.
Le traitement.
Il est essentiellement basé sur le lavage du naso-pharynx avec cette arme absolue qu’est le sérum physiologique.
A disposition en dosettes ou mieux en pulvérisation : Stérimar®, Physiomer®, Prorhinel®.
Cette eau physiologique va permettre de nettoyer les muqueuses, de libérer les sécrétions, d’éviter leur stagnation et leur surinfection.
Le traitement, à 80% d’efficacité, c’est donc l’effet « Karcher ».
Bien évidemment, la fièvre sera traitée ou prévenue.
Quant aux antibiotiques, ils ont ici très peu de place.
Ils seront éventuellement réservés aux complications (otites) qui mériteront un traitement spécifique choisi par le médecin.
Deux points importants:
La prévention :
- sortir régulièrement l’enfant en promenade ;
- aérer les pièces ;
- pas de chauffage hivernal intempestif de la chambre du bébé : 19° maximum
- pas de tabac, bien sûr, et attention aux fumées de cheminées.
Toujours se méfier d’une cause plus digestive qu’infectieuse dans la survenue de ces problèmes O.R.L., surtout si ces « incidents »
- surviennent de manière anormalement fréquente ;
- chez un bébé qui « ronronne » en permanence, émettant un petit bruit de doux clapotis lors des mouvements respiratoires ;
- et qui a le nez « pris » chaque matin au réveil.
Il faudra ici suspecter un reflux des sécrétions digestives vers le naso-pharynx pendant le sommeil : simples régurgitations ou reflux gastro-oesophagien
Le nez n’est pas ici envahi par les sécrétions de ses propres muqueuses, mais par la remontée des sécrétions de l’estomac, et en traitant l’estomac, le nez deviendra sec !