Le sommeil, et la sieste :
Quand ? Combien de temps ? Et jusqu'à quel âge ?
Tôt le matin, avant et après le déjeuner, en fin de journée..., pendant les premières années de Bébé, le calendrier des siestes n’arrête pas de valser et, souvent,
le doute s’installe dans l'esprit de Maman. Est-ce vraiment un bon plan que Jules saute le dodo du matin... C'est sûr, il ne tiendra jamais jusqu’à midi ! D'un autre côté, c'est vrai qu'il a de
plus en plus de mal à s'endormir vers 15 heures ! Oui, mais s'il dort trop, ça va être la cata ce soir... Stop, on arrête ! Il est grand temps de refaire le point et de chasser quelques idées
reçues semeuses de trouble et causes de tracas.
Le jour, ce n’est pas la nuit !
Le premier mois, la plupart des bébés, à condition qu’ils digèrent bien, dorment environ 18 à 20 heures par jour. Facile alors de s’y retrouver : ils se réveillent pour manger.
D’autres, plus rares, dorment peu (14 à 18 heures par jour), soit parce qu’ils souffrent d’indigestion – et c’est une question à soulever devant le pédiatre – soit parce qu’ils sont simplement
des petits dormeurs. Et là, rien de spécial à faire. Mais pour trouver les clés d’un bon sommeil, petits ou gros dormeurs ont tous besoin, dés les premiers jours, de construire tout doucement
leurs repères et d’apprendre à différencier le jour de la nuit.
Deux bonnes habitudes pour les aider : primo, la journée, ne pas les faire dormir dans le noir complet (laisser volets ou stores entre-ouverts). Secundo, au moins pour les grandes siestes, les
habituer à dormir bien tranquillement dans leur lit et non dans leur poussette. En grandissant, des périodes d’éveil plus marquées font leur apparition : d’abord en fin d’après-midi, puis à
d’autres heures de la journée. Chaque enfant va mettre au point son programme personnel et s’y tenir.
Vers trois mois, de vraies petites nuits de 6 à 8 heures, ponctuées par un réveil matinal, commencent à se dessiner. Ouf ! La journée se partage alors en de longues siestes bien régulières
entrecoupées d’une à deux bonnes heures de jeux et de babillages.
Dormir, à quoi ça sert ?
De jour comme de nuit, le sommeil du nouveau-né obéit à des rythmes internes. Il s’organise en cycles de 50 à 60 minutes alternant épisodes de sommeil agité et sommeil calme. Prépondérant, ce
sommeil agité (mouvements oculaires, tressautements, changements de mimiques) préfigure le sommeil "paradoxal", assimilé aux rêves. Il joue un rôle essentiel dans le développement du cerveau.
Contrairement à ce que l’on peut croire en regardant bébé s'agiter en dormant, c’est un sommeil de détente !
Quatre mois, quatre repas, quatre siestes !
A partir de 4 mois et jusqu’à la fin de la première année environ, il n’y aura pas de grands changements de rythme : quatre siestes quotidiennes se mettent en place sur la pointe des pieds. Ces
plages de repos permettent à Bébé de récupérer des fatigues de la vie. Et, à cet âge, elles sont nombreuses : se nourrir, faire connaissance avec la famille, trouver son rythme, découvrir ses
mains... Tout est terriblement nouveau, excitant et... épuisant ! La première sieste suit le biberon du matin. Les gros dormeurs finissent leur nuit et les lève-tôt y trouvent aussi leur compte.
C’est un vrai sommeil profond qui peut durer, les premiers temps, de 1 heure 30 à 2 heures. Arrive ensuite le coup de pompe de fin de matinée : un temps de repos plus court (une quarantaine de
minutes) qui correspond plutôt à un somme de récupération après une période d’éveil très active.
Troisième sieste, la "grande" : elle a lieu juste après le déjeuner. Plus longue (3 bonnes heures), c’est elle qui persistera le plus longtemps, jusqu’à 4/5 ans environ. Et parfois même à l’âge
adulte ! Plus rare, la dernière sieste de fin d’après-midi consiste en une petite pause d’1 heure environ qui permet d’aborder la soirée dans le calme...
C’est le jour et la nuit !
A la naissance, le sommeil est régulièrement réparti entre le jour et la nuit. Les cycles, tous identiques, ont donc exactement la même importance. Et même si, à partir de 2/3 mois le sommeil se
déplace de la journée vers la nuit, les siestes sont et resteront toujours du vrai sommeil à part entière, aussi nécessaire que celui de la nuit.
Quand les nuits s’allongent… les siestes raccourcissent
C’est souvent lorsque toute la famille commence à ronronner autour d’un bébé bien réglé que…tout se détraque ! D’accord, les nuits ressemblent maintenant à de vraies nuits mais, dans la journée,
c’est brusquement l’anarchie. Vers l’âge d’un an, l’horaire et le nombre de siestes nécessaires varient d'un enfant à l'autre. Souvent, les premières à sauter sont les deux "petites" : celles de
fin de matinée et de fin d’après-midi. Fini, alors, cette pause magique de 9 heures du matin où vous aviez tout juste le temps de prendre une douche tranquillement et de remettre un peu d’ordre
dans la maison. Désormais, à cette heure-ci, on discute et on joue !
Conséquences immédiates : à dix heures, au moment de sortir, votre chérubin dort comme un ange. Impossible ensuite de le mettre au lit après le déjeuner, il n'a pas sommeil ! Ce qui ne
l'empêchera pas de buller comme un bienheureux pile au moment d’aller jouer au square... Enfin, un soir sur deux, il n’a pas l’air d’avoir sommeil à l’heure du coucher ! Faut suivre… Difficile,
dans ces conditions, de planifier un rendez-vous ou une sortie.
Comment ne pas craquer ?
Premier conseil : inutile de réorganiser trop vite vos journées. Ce n’est pas parce que Pitchoun ne fait plus sa première sieste du matin depuis 15 jours qu’il ne la réclamera pas aujourd’hui.
Attendez que tout cela se stabilise un peu. Le problème de ces périodes charnières, c’est que bébé n’est pas assez fatigué pour dormir mais… suffisamment pour être passablement énervé.
Pour l’aider à franchir le cap, vous pouvez, provisoirement, avancer légèrement l’heure des repas. Ne vous découragez pas : assez rapidement, un rythme de deux siestes par jour (matin et
après-midi) va s’instaurer et "tenir" jusqu’à l’âge de18 mois environ.
Passé ce stade, tous les enfants, avec plus ou moins de facilité, ne font plus qu’une grande sieste par jour (généralement l’après-midi) jusqu’à 4 ou 5 ans. Les siestes ne se produisent en tout
cas plus du tout après 7 ans.
Quand supprimer la dernière sieste ?
Vous avez intérêt à la maintenir tant qu’il vous la réclame. Surtout, ne vous imaginez pas qu’en la supprimant d’autorité, vous faciliterez le coucher du soir. Bien au contraire. Votre enfant
sera probablement infernal et ne s’endormira pas plus tôt pour autant. Peut-être même plus tard, parce qu’il sera anxieux et de mauvaise humeur…. Des études portant sur des petits de première
année de maternelle, âge où les enfants ont parfois tendance à bouder ce repos, rapportent que ce cycle manqué n’est jamais rattrapé la nuit et que tous ces écoliers souffrent d’un manque de
sommeil ! À tel point que lorsqu’un tout petit souffre d’insomnies nocturnes, les spécialistes recommandent des horaires réguliers et… le maintien de la sieste ! Elle permet à l’enfant de se
calmer, d’aborder le coucher avec moins d’anxiété tout en prenant un petit acompte de sommeil "paradoxal", celui des rêves. Cette "provision" allége les premiers cycles de la nuit qui seront
alors plus sereins et plus équilibrés. Rien de tel pour que Papa et Maman, eux-aussi, profitent pleinement des bras de Morphée !
La sieste, c'est tout un art !
- Dans la mesure du possible, habituez votre enfant à retrouver sa chambre et son lit pour chaque grande sieste.
- Évitez de surexciter bébé quand il est fatigué. Lui parler trop longuement, jouer ou le changer, c’est l’obliger à rester attentif alors qu’il a envie de "décrocher", au risque de perturber son
rythme.
- Le silence complet, non... mais le calme, oui ! Il peut faire un petit somme de récupération dans sa poussette. Mais partir pour une grande sieste avec le bruit des voitures, dans le brouhaha
d’une salle de restaurant ou d’un magasin peut nuire à la qualité et à la durée de son sommeil.
- N’abrégez pas sa sieste sous prétexte que c’est l’heure du goûter. Ces réveils à contre temps peuvent l’empêcher de construire son rythme de sommeil et le fatiguer énormément
- Il pleure, il a du mal à s’endormir ? Ce n’est pas forcément qu’il n’a plus besoin de sieste. Au contraire. Il est peut-être trop fatigué. Laissez-lui le temps de trouver son sommeil.
- Les poussées dentaires peuvent modifier provisoirement le rythme des siestes. De même que l’entrée à la crèche, l’angoisse de la séparation vers le huitième mois, une maladie…