Il arrive à tous les bébés de pleurer
(Sheridan 2008), et c’est parfaitement normal. Même les nourrissons en parfaite santé pleurent et parfois entre une à trois heures
par jour.
Votre bébé ne peut rien faire sans vous et a besoin de vous pour se nourrir, recevoir l’affection et le confort nécessaires à son développement. Pleurer est donc un moyen pour lui d’exprimer ses
besoins
(Farrell and Sittlington 2009, ICAN 2007) et d’attirer votre attention.
Il est parfois difficile de comprendre ce que bébé veut vous dire : a-t-il faim, froid, soif, s'ennuie-t-il, veut-il un câlin ? Les premiers jours avec bébé peuvent donc être déroutants car vous
n’êtes pas encore sûre de ce que veut votre enfant. Cela peut même être une source d’inquiétude : est-ce que mon bébé va bien
(St James-Roberts 2008) ?
Vous apprendrez au fil du temps à reconnaître les différents pleurs de votre enfant et à anticiper ses besoins
(Farrell and Sittlington 2009). Et en grandissant votre
bébé découvrira d’autres façons de communiquer avec vous et notamment à maîtriser
les échanges visuels, à faire du bruit et à
sourire. Il aura ainsi moins besoin de pleurer pour attirer votre attention.
Certains bébés pleurent beaucoup plus que d’autres
(Farrell and Sittlington 2009, St James-Roberts 2008), ou à des moments particuliers de la journée, souvent le soir
(DH 2009, St James-Roberts 2008). Si vous avez du mal à calmer votre bébé, peut-être essaie-t-il de vous dire :
1- J'ai faim
La faim est souvent à l’origine des pleurs des bébés
(CKS 2007), et plus un bébé est jeune, plus il y a de chance qu’il ait faim.
Le petit estomac de votre bébé ne peut pas contenir grand-chose. Par conséquent, si votre bébé pleure, proposez-lui du lait. Votre enfant a peut-être faim même si son dernier
repas ne remonte pas à très longtemps. Les premiers jours qui suivent la naissance de votre bébé, il vous faudra de toute façon
probablement nourrir souvent votre enfant afin de favoriser la montée de votre lait maternel. Si vous lui
donnez le biberon, il n’aura
peut-être pas faim s’il a été nourri depuis moins de deux heures.
Votre bébé ne s’arrêtera peut-être pas de pleurer immédiatement, mais laissez-le manger s’il en a envie.
2- Ma couche est sale
Votre bébé râlera probablement s’il est trop serré dans ses vêtements ou si sa couche est mouillée ou sale. À l’inverse, certains bébés ne sont pas du tout gênés d'avoir une couche pleine et s’y
sentent plutôt au chaud et à l'aise. Mais si
la peau déjà sensible de votre bébé est irritée, il y a de fortes chances
qu’il pleure.
Le fait de changer la
couche de votre bébé peut suffire à le calmer. Assurez-vous aussi que les languettes autocollantes
ne sont pas trop serrées et que votre enfant est à l’aise dans ses vêtements
(NHS 2010).
3- J'ai trop froid ou trop chaud
Certains bébés détestent qu'on change leur couche ou
prendre des bains. Ils ne sont pas habitués à la sensation de l'air froid sur la
peau et préféreraient être emmitouflés et au chaud. Vous apprendrez vite à changer la couche de votre enfant en un temps record.
Faites attention à ne pas trop couvrir votre bébé, il pourrait avoir
trop chaud. Souvent votre enfant se sentira à l’aise avec une
couche de vêtement de plus que vous. Si le temps le permet, un body et une couche devraient suffire.
Utilisez des draps et des couvertures en maille aérée pour son berceau ou son couffin plutôt qu’une petite couette, vous pourrez ainsi ajouter ou enlever des couches si nécessaire
(DH 2009: 27). Vous pouvez vérifier si votre bébé a trop chaud ou trop froid en touchant simplement son ventre : s'il a trop chaud, enlevez une épaisseur ; ajoutez-en une s'il a trop
froid.
Ne vous fiez pas à la température des mains ni des pieds de votre bébé car ils sont généralement froids
(DH 2009: 27). Maintenez la température de la chambre de votre
enfant à 18°C et allongez votre bébé sur le dos quand vous le couchez, les pieds au fond de son berceau. De cette façon, il ne s’enfoncera pas trop loin sous les couvertures et n’aura pas trop
chaud
(DH 2009: 27).
4- J'ai besoin d'un câlin !
Certains bébés ont un grand besoin de câlins, de contacts physiques et d’être rassurés
(St James Roberts 2008)pour se sentir bien
(NHS 2010, St James
Roberts 2008).
Votre enfant a peut-être simplement envie que vous le preniez dans les bras. Utilisez un porte-bébé pour garder votre enfant près de vous, marchez doucement et bercez-le quand vous le portez
(DH 2009).
Certains parents craignent que leur enfant ne devienne capricieux s’ils le portent trop souvent, mais durant les premières semaines de vie, il n’y a pas à s’inquiéter. Les nouveau-nés ont
vraiment besoin d'être rassurés physiquement.
Votre bébé aimera probablement se sentir au chaud et en sécurité comme il l’était pendant tous ces mois de grossesse. Emmaillotez-le dans sa couverture pour recréer ce sentiment si
nécessaire.
À l’inverse, il se peut aussi que votre merveille n’aime pas être enveloppé et qu’il préfère être rassuré en vous écoutant lui chanter une berceuse. Si vous tenez votre bébé contre vous, il se
calmera peut-être en entendant les battements de votre cœur.
5- J'ai sommeil
On serait tenté de croire que les nourrissons s'endorment n’importe où et à n’importe quel moment. Et pourtant de nombreux bébés ont du mal à trouver le sommeil notamment s’ils sont très
fatigués. Vous apprendrez vite à repérer les signes de fatigue chez votre enfant. Si votre bébé est grognon ou qu’il pleure, s’il est inhabituellement calme et immobile ou si son regard est perdu
dans le vide, il y a des chances pour qu’il ait sommeil.
Si votre bébé a été très sollicité par des
visiteurs, il a peut-être été trop stimulé. La lumière, le bruit,
passer de bras en bras, tout cela peut être trop difficile à gérer pour un bébé
(NHS 2010) ! Et quand vient l’heure d’aller dormir, votre enfant a du mal à
"faire le vide" et à se calmer.
Il arrive que certains bébés pleurent davantage quand il y a du monde à la maison ou en fin de journée. C’est une façon pour eux de dire qu’ils en ont eu assez pour la journée. Emmenez alors
votre enfant dans un endroit calme pour l’éloigner de toute stimulation et l’aider à se calmer
(DH 2009).
6- Je ne me sens pas bien
Votre bébé pleure peut-être parce qu’il s’énerve facilement. Il lui faut du temps pour s’habituer au monde qui l’entoure. Le tempérament de votre bébé est peut-être celui d’un enfant qui pleure
beaucoup et qui n’aime pas être sans cesse manipulé. Abordez-le avec calme et douceur et évitez de trop de stimulations d’un coup.
Mais il se peut que votre bébé ait été nourri, qu’il soit confortablement installé et que malgré tout il continue à pleurer, provoquant chez vous une certaine inquiétude.
Observez les changements dans le comportement de votre bébé. Si quelque chose ne va pas, il pleurera certainement différemment par rapport à d’habitude. Ses pleurs pourront être plus faibles,
plus pressants, continus, aigus
(NCCWCH 2007: 98, NHS 2010, RCN 2008). Votre enfant sera particulièrement grognon et vous aurez peut-être du mal à le calmer
(NCCWCH 2007: 98). Et si votre bébé pleure beaucoup habituellement et que soudain il devient très, très calme, c’est aussi un signe à ne pas négliger.
Personne ne connaît mieux votre bébé que vous. Si vous avez l’impression que quelque chose ne va pas, consultez votre médecin généraliste ou votre pédiatre.
Les professionnels de la santé prendront toujours au sérieux vos inquiétudes.
Appelez sans hésiter votre médecin ou
pédiatre si votre bébé a des difficultés à respirer quand il pleure ou si ses pleurs s’accompagnent de fièvre, de
vomissements, de
diarrhée ou de
constipation.
7- J'ai besoin de quelque chose... mais je ne sais pas de quoi
Vous aurez parfois du mal à comprendre la signification des pleurs de votre bébé. Celui-ci traversera des périodes d’agitation et vous n’arriverez pas toujours à le calmer. Ne vous inquiétez pas,
c’est normal.
(St James-Roberts 2008). Ces moments peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures consécutives.
Les
coliques peuvent provoquer des pleurs inconsolables qui vont et viennent au minimum trois heures par jour et au moins trois jours
par semaine
(CKS 2007). Si votre bébé a des coliques, attendez-vous à le voir pleurer et à ce qu’il refuse que vous le consoliez. Il arrive que certains bébés serrent
fort les poings, remontent les genoux contre leur ventre et se cambrent.
(NCCWCH 2007b, PRODIGY 2007).
Il peut être déroutant de ne pas savoir comment soulager son bébé. Les coliques de bébé peuvent provoquer des tensions au sein de toute la famille.
Il n’existe pas de traitement magique contre les coliques qui souvent ne durent pas plus de trois mois
(St James Roberts 2008). Même si cela peut sembler être une
éternité quand vous vivez cette période, le développement de votre bébé n’en sera pas affecté.
Au fil du temps, vous apprendrez à connaître la personnalité de votre bébé et vous saurez quelles petites méthodes fonctionnent le mieux pour le consoler. Si un câlin ne suffit pas, voici
d’autres suggestions :
Trouvez le bon rythme
Dans votre ventre, votre bébé pouvait entendre les battements réguliers de votre cœur, et c’est pourquoi aujourd’hui il aime tant être collé contre vous. D’autres sons répétitifs peuvent avoir le
même effet apaisant.
Le rythme régulier de la machine à laver, le bruit de l’aspirateur ou du sèche-cheveux peuvent également bercer votre bébé. Attention, ne placez jamais votre enfant sur le dessus d’une machine à
laver ou sur un sèche-linge dans un transat ou couffin.
Vous pouvez aussi diffuser une musique douce ou chanter une berceuse (NHS 2010).
Bercez votre bébé
La plupart des bébés aiment être bercés. Vous pouvez :
Le bien-être ressenti par votre enfant lors de la succion permet de ralentir son rythme cardiaque, de détendre son ventre et de l’aider à se calmer.
Donnez un bain chaud à votre bébé
Un bain chaud peut aider votre bébé à se détendre et à se calmer. Vérifiez la température de l’eau avant d’y déposer votre bébé.
N’oubliez pas que l’immersion dans l’eau peut déclencher encore plus de pleurs. Avec le temps vous apprendrez à reconnaître ce que votre enfant aime et ce qu’il n’aime pas.
Ne soyez pas trop exigeante avec vous-même
Si votre nouveau-né pleure quasiment tout le temps, sa santé n’est pas en danger pour autant, mais vous et votre partenaire risquez de souffrir de stress et de vous inquiéter. Si votre bébé
pleure et qu’il refuse de se calmer, il y a des chances pour que vous vous sentiez rejetée et contrariée . Ne culpabilisez pas, vous n’êtes pas à l’origine de ses pleurs .
Si vous avez répondu aux besoins immédiats de votre bébé et essayé tout ce qui était en votre pouvoir pour l’apaiser, en vain, ne vous laissez pas submerger :
Rappelez-vous qu’il est normal qu’un bébé pleure et que la santé de votre enfant n’en est pas affectée. Le simple fait d’accepter d’avoir un bébé qui pleure beaucoup peut aider (St James-Roberts 2008). Cela vous évitera de chercher sans cesse l’origine de ces pleurs, de culpabiliser ou de mettre en œuvre les remèdes les plus farfelus pour calmer votre
enfant.
Les pleurs de votre bébé ne vont durer qu’un temps. Être parent d’un nouveau-né n’est pas de tout repos, et d’un nouveau-né qui pleure beaucoup encore moins. N’hésitez pas à demander de l’aide
autour de vous quand vous en avez besoin avant d’être submergée.
Soyez rassurée, en grandissant votre bébé apprendra d’autres façons de vous communiquer ses besoins et les pleurs cesseront.