Ah cette poussée dentaire !…
Autant redoutée qu’attendue…
Connue comme étant la première
étape douloureuse du bébé qui grandit, la poussée dentaire reste longtemps pour la mère comme le monstre du Loch-Ness !
On le redoute, on l’attend, mais on ne
voit rien venir…
Et en attendant donc… Devant la moindre patraquerie de bébé, on pense : « ça doit être les dents ! »
D’ailleurs, la voisine, la copine ou la grand-mère, affirmeront toutes de manière très péremptoire : « Moi, je vous le dis : c’est les dents ! »
Il se met à saliver ? Ce sont les dents qui arrivent !
Et si l’une d’entre elles, ouvrant la bouche de bébé, déclare : « Il double ses gencives », alors là, c’est la phrase magique ! La mère n’a plus qu’à s’incliner…
Chapeau bas devant l’expérience et le diagnostic ! Il doublait ses gencives, ce petit bout, et moi qui n’ai rien vu…
Bon !
Remettons tout dans le bon ordre…
Inutile donc de se poser trop de questions avant, ni d’examiner tous les jours les gencives de votre petit bout.
Tout commence, le plus souvent, par l’arrivée d’une incisive inférieure, puis par celle de la voisine. Ce sera ensuite le tour des incisives supérieures, puis plus tard des canines et des prémolaires.
La gencive ne double pas comme ça, brutalement, d’un jour à l’autre, mais elle s’épaissit doucement et régulièrement pendant plusieurs semaines.
Et un médecin habitué aux bébés saura détecter l’arrivée de la période de mûrissement et préviendra la mère.
Cet épaississement ne concerne d’ailleurs essentiellement que la zone de poussée des incisives inférieures.
Pour les incisives supérieures, ce n’est pas le bord libre de la gencive supérieure qui s’élargit, mais sa face externe qui gonfle avec apparition par transparence du dessin des dents.
Concernant les canines : peu de signes ; un jour apparaît une petite pointe !
L’arrivée des prémolaires, elle, est précédée d’un gonflement important, bien ressenti par le doigt. La gencive est comme soulevée par la dent qui véritablement pousse.
Quant à la production de salive, qui survient plus précocement, vers l’âge de 3 mois, elle n’a rien à voir avec l’arrivée des dents.
Contenant des enzymes nécessaires à la digestion, sa présence signale que l’enfant va bientôt être capable de s’alimenter de manière plus diversifiée et quitter un régime exclusivement lacté.
Parfois : non
Et c’est la mère qui découvre la première dent de manière fortuite.
Parce que le sein qui est tété ressent une gêne inhabituelle…
Ou parce que la cuillère de légumes touche quelque chose de dur dans la bouche de bébé.
Le plus souvent : oui
C’est alors la survenue de plusieurs signes, associés de manière plus ou moins complète :
Tout cela ne durera que quelques heures ou quelques jours.
Le traitement restera très simple :
Paracétamol® pour diminuer la température et la gêne douloureuse (voir chapitre « Fièvre »), sérum physiologique nasal, et gros câlins…
Quant aux petits sirops ou petits gels utilisés pour tenter d’atténuer la sensibilité des gencives, ils restent souvent peu efficaces et d’effet très transitoire.
Certains anneaux de dentition, par le froid qu’ils apportent, seront utiles.
Les produits anesthésiques locaux ne sont pas indiqués.
Très exceptionnellement, un hématome peut se produire entre la dent qui pousse et la surface de la gencive, qui gonfle ainsi sous la pression.
Ce ne sont que dans ces rares cas que le médecin pourra être amené à « inciser » la gencive, pour atténuer la douleur qui est importante et libérer la sortie de la dent.
C’est sans doute dans ce contexte, très rare, que nos grands-mères d’antan conseillaient d’ouvrir la gencive en la frottant avec un morceau de sucre ! A éviter !!!
Quelques repères qui ne sont que des moyennes :