Que signifie être autonome pour un tout-petit ?
On entend par autonomie le fait de prendre plaisir à faire par soi-même, de pouvoir décider de ce que l’on veut faire, et donc de savoir ce que l’on veut faire. C’est grâce à la communication et à la coopération avec l’enfant, que l’adulte peut introduire cette marche vers l’autonomie.
En lui expliquant ce que l’on fait avant d’agir (« je vais enfiler ton pull sur ton bras, je prends ta main, etc. »), on contribue à initier chez lui une participation active. Peu à peu, attentif à la voix de l’adulte et aux mouvements associés qu’il reconnaît, l’enfant donne son bras, pousse sa jambe dans le pantalon. Il se sent considéré comme une personne et entre en communication avec l’adulte.Un long apprentissage…
La notion d’autonomie passe par l’apprentissage du déshabillage puis, plus tard de l’habillage.
Pour accéder à ces compétences, l’enfant a besoin de s’exercer, de s’entraîner. Pour cela, il a besoin de temps et d’écoute. C’est pourquoi il est important de le laisser évoluer à son rythme. Rien ne sert de le brusquer et d’aboutir à faire à sa place par manque de temps. Il se sentirait en échec. L’adulte est là pour guider l’enfant par la parole, le valoriser. Il est médiateur dans l’apprentissage.Un lien étroit entre langage et motricité
Quel plaisir pour le bébé de tirer sur ses chaussettes - notamment quand on ne le lui demande pas ! Cet exercice, qui peut être jugé basique, lui fait prendre conscience des parties de son corps, d’autant plus si les mots accompagnent les gestes. Il pourra ainsi établir le lien entre le terme « pied » et la zone du corps associée, et enrichira par là même son langage.
Reconnaissant les parties du corps nommées, il n’aura plus qu’à expérimenter les actions nécessaires pour enfiler ses vêtements (tirer, pousser, lever, baisser, etc.).
Avant tout : un jeu
A la crèche, les moyens (dès 12-15 mois) possèdent des panières individuelles avec leur photo. A la sortie du repas, les panières leurs sont distribuées et les adultes se positionnent au sol, à leur disposition pour un éventuel besoin d’aide (détacher des bretelles, boutons, etc.). Les enfants se prêtent volontiers au jeu et sont friands de ce petit rituel. Au lever de sieste, il n’est pas rare d’observer des enfants enfiler et retirer à loisir leur pantalon pendant de longues minutes ou expérimenter diverses possibilités.
Chez les grands (dès 24 mois), les enfants ont l’habitude de gérer seuls cette activité et savent venir nous solliciter pour pallier une difficulté trop importante pour eux. Ils apprennent alors à repérer d’eux-mêmes leurs limites.
C’est véritablement dans une démarche où l’adulte se place comme révélateur des potentialités du jeune enfant que ce dernier peut se positionner comme un interlocuteur à part entière. En lui accordant la patience et l’indulgence, petit à petit, l’enfant, en plus d’enfiler une couche de vêtement sur lui, endosse une « épaisseur » de confiance en lui et en ses capacités à surmonter les obstacles qui lui sera utile tout au long de sa vie.