Comment convaincre son enfant de s’habiller seul en évitant les bras de fer matinaux ? Gaëlle, maman d’Ugo, 6 ans, et de Maxime, 3 ans, vous fait partager une astuce découverte… dans un livre.
J’avoue, j’en ai trop fait à sa place…
Ok, je suis un peu maman poule. « Laisse-les, tu les couves trop, il faut bien qu’ils apprennent » me dit mon mari. Illustration : l’habillage… Pendant ses trois premières années, j’ai habillé mon fils aîné parce que je pensais qu’il ne pouvait pas le faire tout seul. Quand il est entré en petite section, on m’a dit : « pouvez-vous lui mettre des vêtements et des chaussures faciles à enfiler, il va se débrouiller tout seul ». En gros, on n’est plus à la garderie. Et dans ma tête : « mais il est encore tellemennnnnt petit… ». Bref, premier cap à franchir pour l’autonomie… de la maman.
Première année de maternelle… il peut s’habiller !
Après des débuts laborieux, voilà que Ugo commence à s’habiller seul… très lentement… Je dois me retenir pour ne pas l’aider, surtout les matins d’école. Tous les parents connaissent ce sentiment de frustration en voyant l’aiguille avancer et leur enfant encore en sous-vêtements ! Je sais maintenant que mon dévouement avait une raison inconsciente : GAGNER DU TEMPS !!! Mais on est sur la bonne voie. Pourvu qu’un petit grain de sable ne vienne pas mettre le bazar…
Rechute à l’arrivée du petit frère…
Coup de théâtre ! Un petit frère ! Voyons les choses du bon côté, Ugo est resté propre, pas de régression dans ce domaine. Par contre, plus aucune envie de s’habiller tout seul. Rien à faire pour le motiver. Et face au challenge du matin : se préparer, préparer et faire déjeuner deux enfants en bas-âge toute seule (faire déjeuner maman, n’y pensons pas !) avant 8h15 pour être à l’heure à l’école, j’ai cédé. J’ai continué à habiller Ugo. Tout en en essayant de relativiser « à 18 ans, il s’habillera bien tout seul ! ».Ambiance tendue au petit déjeuner…
Pendant sa moyenne section, nous avons déménagé à l’étranger. Vu les premiers mois difficiles de Ugo, j’essayais de compenser au maximum. Puis un jour, je lui ai expliqué qu’il était grand, tout à fait capable de s’habiller seul, d’ailleurs, tous ses copains le faisaient. J’ai décidé d’être ferme. Ca a été un cauchemar ! Pendant des semaines, un vrai rapport de force, une ambiance très tendue le matin. Aucune discussion possible, aucun partage. Nous avons tout essayé : la douceur, la flexibilité (l’autoriser à petit déjeuner avant de s’habiller), la discipline (exiger qu’il s’habille pour pouvoir déjeuner), puis les menaces, les cris, les punitions etc… toute la panoplie des parents dépassés.
Un livre providentiel !
Voyant cela, une amie me prête un livre d’un psychologue australien* qui parle de « poser des limites aux enfants à forte personnalité ». J’aime cette approche positive de ce que j’appelle, moi, « tête de mule ». Aucun doute, il parle de mon (et même de mes) fils ! En résumé, pour l’habillage : expliquer clairement à l’enfant ce qu’on attend de lui et quelle sera la conséquence s’il choisit de ne pas le faire, ceci en restant calme et respectueux de l’enfant (donc pas de cris !!!), lui donner un délai, mettre le chronomètre et appliquer la conséquence (et pas de manière revancharde « tiens, tu l’as bien mérité !») sans en rajouter mais fermement. Je vous le donne en mille, il conseille, une fois le temps écoulé, de prendre les vêtements de l’enfant, les mettre dans un sac, et lui dire « maintenant c’est l’heure, on y va, tu t’habilleras à l’école ».
Réussite sur toute la ligne !
Premier jour… Ugo ne me croit pas… il se retrouve en pyjama dans l’ascenseur et finit de s’habiller dans le hall d’entrée. Deuxième jour… il teste encore… et finit de s’habiller dans l’ascenseur. Troisième jour… IL S’HABILLE SANS BRONCHER avant la sonnerie du chrono… et me dit « maman, tu as vu, je suis en avance ». Miraculeux ! Depuis, nous reprenons goût aux petits déjeuners en famille.