À quel âge devrions-nous commencer l’éducation des bonnes manières chez nos enfants et quand seront-ils capables de les mettre en application? Voici des réponses pour vous!
Outre les sempiternels mots magiques, s’il-vous-plaît et merci, que devrions-nous exiger de nos enfants? Bien qu’aucun enfant n’a le même degré d’évolution à ce niveau, allons-y quand même par tranche d’âge.
Dès qu’un enfant est capable de s’asseoir à table, il faut lui donner l’exemple. Ma mère nous disait « On ne chantonne pas à table », mais cette règle ne va pas pour les tout-petits, pour qui les chansons et le jeu sont une des meilleures « manières », d’intégrer les bonnes manières.
Avant et après les repas
Le lavage des mains est primordial, avant et après les repas. On se lave les mains jusqu’aux poignets, le temps de se chanter « Bonne fête »! Une activité drôle que TOUS devraient
partager avec les plus jeunes, si vous voyez ce que je veux dire.
Les ustensiles
Je suggère aux parents de commencer par la tenue des ustensiles dans la bonne main. N’utilisant pas le couteau à cet âge, la main droite fait office d’unique porte-ustensile, et ce, en tout
temps! Malheureusement, pour les gauchers, l’étiquette à table ne s’est pas adaptée à cette « particularité » bien naturelle. Il ne sert à rien de traumatiser votre enfant avec ce
fait.
Si la main droite ne peut pas, allez-y de la main gauche… Souhaitons que d’ici quelques années, nous ayons ajusté la bienséance aux gens qui n’entrent pas « dans le moule ».
Empoigner la fourchette (fermer la main sur le manche les doigts vers la table) est beaucoup plus facile pour les petits, que la méthode « appuyée sur l’arche de la main », comme vous le faites. Mais si vous autorisez cette méthode, vous devrez lui réapprendre comment tenir sa fourchette et sa cuillère avant 9 ou 10 ans. Je vous conseille donc d’essayer de la bonne façon d’abord afin d’évaluer sa dextérité et lui donner toutes ses chances. Une chose bien apprise est une chose sue pour la vie.
Les repas
Le repas en famille est en quelque sorte une chorégraphie où tous ajoutent leur « grain de sel ». Le haut du corps se met en action pour se nourrir en évitant de tout faire tomber
sur la table. En sachant de quel côté faire circuler les plats dans une danse joyeuse, l’attention se portera sur les conversations, plutôt que sur la crainte d’un éventuel dégât.
Passe-moi la salade… (S.V.P.)
Il faut toujours passer les plats à son voisin de gauche et jamais vers l’avant de soi. Dès que votre enfant est capable de prendre un plat dans ses mains, permettez-lui de participer. Pour
aider les tout-petits, faites circuler en chantant cette comptine sur l’air de « Savez-vous planter des choux ».
« Moi je passe la salade… par la gauche par la gauche… moi je passe la salade… et comme ça je suis moins « gauche ».
Cette façon amusante de faire lui permettra d’associer cette règle d’étiquette de base, dès son jeune âge, mais surtout de prendre confiance en lui pour le transport d’un bol. Soyez tout de même attentionnée au mouvement, car l’opération pourrait tourner à la catastrophe. Comme dans un ballet, la ballerine s’élance, mais il doit y avoir un partenaire pour l’accueillir dans le porté!
Rester assis le temps du repas et s’excuser lorsqu’il se lève.
Pour bien lui faire comprendre l’importance de s’excuser avant de se lever de table, il faut lui dire que lorsqu’il est là, vous êtes plus heureux! Susciter l’empathie de votre jeune enfant
lui permettra d’apprendre que lorsque c’est le temps de manger, il faut manger et lorsque c’est terminé, il doit demander la permission de se lever et s’excuser en le faisant.
Saluer poliment les gens
Les mêmes arguments sont mis en valeur lorsqu’il s’agit de saluer la personne que l’on rencontre ou que l’on quitte. Donc, pour lui faire comprendre l’importance de saluer poliment, je
suggère de lui dire que lorsque les gens le voient, ils sont plus heureux. Au départ, saluer à nouveau cette personne voudra dire qu’on sait qu’on va le revoir très bientôt!
Votre enfant a-t-il grandi avec des règles de bienséances claires? Bravo, vous pourrez poursuivre avec ces petits exercices. À table, les règles sont les mêmes pour eux que pour vous! Certes à six ans la manipulation des plats et des couteaux est encore précaire, mais vous connaissez votre enfant et ses capacités. Surtout, n’oubliez pas que la constance est primordiale. Ils vous copient, vous n’avez donc pas le droit à l’erreur!
Alors que les adultes ne peuvent couper qu’une bouchée à la fois pour respecter les convenances, la bienséance moderne permet aux enfants de couper trois bouchées à l’avance. Imposez vos règles, mais assurez-vous qu’elles sont bonnes! Saviez-vous qu’il n’est pas impoli de mettre ses coudes sur la table? Cela est interdit seulement lorsque notre plat est déposé devant nous!
Pour cette génération de jeunes, il est motivant d’expliquer l’historique derrière les ustensiles et les traditions de la bienséance. Vous trouverez des explications dans mes livres ou même sur Internet. Savoir que l’usage des couteaux est inspiré du temps des chevaliers et que les rois et reines ont pris des années à utiliser la fourchette déposée à gauche de leur assiette est très rigolo.
À cet âge, vous pouvez encore vous amuser à organiser des soupers à thèmes. Vous êtes reçu à la cour de France, à la table ronde, chez le premier ministre, chez Cendrillon et son prince? Amusez-vous à sortir plein d’ustensiles et de vaisselle de vos armoires. Exagérez, pour le plaisir! Courbettes et petits doigts en l’air vous feront rire, mais démystifieront les us et coutumes des grandes soirées. Vous ne savez comment faire? Demandez l’aide de Grand-maman ou de tante Klémence, elle vous en mettra plein la vue!
Les jeunes, voici un petit rappel de ce que vous devriez pouvoir exécuter à votre âge
6 à 9 ans
Si je sais quoi faire et comment le faire, les gens qui m’entourent auront confiance en moi!
Je prends aussi en main mon hygiène personnelle
Si je sens bon, j’aurai plus d’amis et je serai plus fier de moi!
Je comprends que beaucoup d’autres enfants et, bien sûr, mes parents, ont exactement les mêmes règles à respecter que moi et qu’ils réussissent à le faire, donc moi aussi je suis (ou je serai capable)!